Pouvoir :
Hinangol : Jiral est née avec la capacité de maîtriser le cœur de la magie du flux lui-même, à savoir la magie des arcanes. C’est très tôt, alors qu’elle avait à peine 6 ans que cette capacité se déclara. Depuis, elle n’a eu de cesse de pratiquer cette magie. De pratiquer ? Non. De maîtriser cette magie à la hauteur des plus grands mages. Pendant 700 longues années, elle s’est appliquée à la maîtriser. Aujourd’hui, elle est capable de facilement détecter les mouvements dans le flux, et les utilisateurs de la magie. Elle peut aussi contrôler le flux dans des objectifs plus défensifs sous la forme de bouclier pour elle ou d’autres. Mais aussi sous forme offensive en la matérialisation de flèche arcanique.
Istat : Ayant passé le plus clair de sa vie chez les Archivistes, Jiral a profité de l’occasion pour apprendre à manipuler une autre magie. Elle s’est trouvée particulièrement attirée par la magie de la terre, en combinant le certh de l’arcane, qu’elle connaît très bien, et celui de la terre. Elle en a une maîtrise satisfaisante, lui permettant de manipuler la terre avec aisance. De fait, elle est capable de former des petits murets temporaires, ou des projectiles sous la forme de piques. En outre, elle a passé un demi-siècle à étudier la Magie, avec un grand M. Elle en a retiré une connaissance presque encyclopédique sur les différentes formes que la magie peut prendre. Des connaissances qui lui sont bien utiles parmi les veilleurs.
Armes :
Jiral possède un grand bâton en bouleau et or, avec à son extrémité un éclat de quartz. Ce bâton est d'une pure beauté. C’est un héritage familial transmis depuis plusieurs générations. Beaucoup, y compris les initiés, voient en ce bâton une arme magique et un catalyseur que Jiral utilise. Il n’en est rien en réalité. C’est en effet un catalyseur, mais pas une arme magique. Cependant, grâce à un enchantement de solidité, elle peut taper efficacement avec son bâton. Ces véritables catalyseurs sont ces boucles d’oreilles et ces bracelets, qu’elle a récolté au fil de ces trois siècles d’archivisme.
Extrait de Mémoire d’une veilleuse et d’une elfe par Laurent de Sicar.
Premier chapitre : Grandir chez les éternels
Jiral Rararia naquit il y a 723 ans, en 2400, à Aldacoa, dans une famille des Arrhrims. Fille unique, son père Jolar et sa mère Ewin étaient déjà plutôt âgés, plus de 500 ans. Jiral passa de paisibles années d’enfance dans la majestueuse capitale elfique. Tout était calme et merveilleux pour une enfant. Ces parents l’ont bercé dans un cadre d’amour et de joie. Elle avait accès à une bonne instruction. Elle avait plusieurs amis. Puis en grandissant elle en garda aussi. La seule chose qui n’allait pas, c’était son avenir. Ces parents avaient une vision très précise pour Jiral. Ils voulaient faire d’elle une artiste, peintre ou musicienne, qui passerait son existence à prendre la mesure des elfes. Aussi, dès ses 10 ans, elle suivit des cours d’arts de la musique et de la peinture. Jiral n’apprécia pas beaucoup ces moments, mais c’était pour faire plaisir à ses parents, alors elle leur accorda ce sacrifice.
Sa famille n’était finalement pas importante chez les elfes, et personne n'eut l'idée de marier Jiral a un bon parti. Ou bien de chercher à détruire les Rararia. Ou encore de saboter la carrière de paysagiste et botaniste de ces parents. Tout de même, elle eu une aventure, une relation avec un fils de. Il s’appelait Jehal, ou Johal, quelque chose comme ça, c’était le fils de son tuteur en art, Amma. Il était connu pour enseigner à des nobles et des marchands elfes. Évidement, dès que ces parents apprirent la nouvelle, ils poussèrent Jiral à entretenir cette relation, c’était inespéré. Mais elle ne continua pas, elle n’aimait pas les hommes, et rompu avec le fils d’Amma. Ce qui l’amena à changer de tuteur… En parallèle de ces aventures-là, Jiral se découvra le don de la magie, celle de l’Arcane. C’est vers les six, sept ans, qu’elle et ses parents s’en rendirent compte. Aussi elle passa toute son enfance à suivre des cours de magie. Mais, en toute honnêteté, elle n’était pas particulièrement. Heureusement les elfes vivent neuf vies.
Que dire de plus sur son enfance… C’est compliqué, plus on remonte loin, moins elle en garde de souvenir précis et exact. Bien que sachant se faire des amis, Jiral garda néanmoins longtemps un ami imaginaire, un ohlann, qu’elle appela Tolpra. C’est aussi enfant qu’elle se découvrit une passion pour la cuisine, passion qui l'amènera plus tard à un pilier de la culture culinaire. En revanche, c'est aussi enfant qu’elle se découvrit une haine profonde pour les vies monotones et sans aucun changement. Une haine qui impactera grandement cette femme qui vécut mille et une vie…
Chapitre : D’Arts en Arts
A 44 ans, en 2444, malgré la déconvenue avec son tuteur Amma, Jiral décide de se lancer professionnellement dans les arts. Elle y trouve une très bonne façon d’exprimer ces sentiments, à travers la peinture, qu’elle apprécie particulièrement, la musique, mais aussi la danse, lorsqu'elle est seule. Enfant de personne dans une société tournée autour des arts et du savoir, elle ne devint jamais une icône de ce milieu chez les elfes, ni ailleurs en Aendryl. A l’époque elle n’avait encore jamais quitté les terres elfiques. Jiral se produisait seule et arrivait tout de même à collecter assez d’argent pour devenir indépendante. Elle perdit de vue ces anciennes connaissances mais Jiral réussissa assez aisément à nouer de nouvelles relations.
C'est avec ces nouveaux amis que, dit-on, elle essaya de devenir artiste officiel de la cour elfique, en proposant un art déconstruit et sachant briser toutes les normes établies. Il n’y a aucun document pour en garder trace, et la mémoire de Jiral à ce sujet est sélective. Toujours est-il que, réel ou non, elle continua d’être une personne inconnue des plus grands à Aldacoa. Entre-temps, ces relations avec ces parents se dégradèrent, notamment car ils n’avaient pas vu cet avenir pour leur fille. En réalité, Jiral ne su jamais ce que ces parents attendaient d’elle. Et nous pouvons nous demander, le savaient-ils eux même ?
Jiral prépara des fresques pour telle famille de la petite bourgeoisie marchande. Jiral dessina le portrait de tel famille de la petite noblesse. Jiral composa tel musique pour cette petite fête de village. Elle enchaina les commandes sans grande portée. Mais il s’y attela avec vigueur et rigueur. Certes, Jiral n’était pas satisfaite, mais elle n’allait pas bâcler le travail. D’autant que ce travail lui permettait à côté de produire des œuvres beaucoup plus personnelles. Ainsi, on lui attribue, sans être certain, 11 toiles, 28 dessins, et deux partitions. A ces estimations qui sont le fruit de recherche auprès de collectionneurs, nous devons citer l’unique tableau qu’elle garde en permanence, et qui est sa production. Ce tableau, vu à de très rares occasions, est un portrait la représentant, manipulant la magie sous un soleil nocturne, entouré par nul autre chose qu’une plaine à perte de vue.
Pour l’aider à produire ces œuvres, elle utilisa sa propre magie afin de trouver l’inspiration. La réflection de la lumière dans ces décharges d’arcanes. Le son de la matérialisation du flux, toutes ces choses l’ont permis de produire ces différentes œuvres. Elle continua son affaire pendant presque 40 ans. Mais jamais satisfaite de sa vie, elle s’en détourna. C’est alors, qu’au cours d’un voyage au Reflet Du Dragon, elle rencontra là-bas une sœur qui officiait dans le grand temple de la cité. Ce qu’il s’est passé alors reste et restera à jamais entre les murs de ce lieu de culte et dans la mémoire de Jiral. Toujours est-il que cela amena un déclic chez l’elfe.
Chapitre : Une vie sous les ordres
C’est donc à 83 ans, en 2483, que Jiral décide de changer, pour la première fois, de carrière. Lassée d’une vie artistique dans l’ensemble morne, ou bien poussée par des sentiments autrement plus profonds que de l’amitié, l’elfe prononce ses vœux. Elle devient alors une sœur priant Lorlina, comme sa très bonne amie. Elle trouva dans la religion une nouvelle façon d’être, de s’exprimer, d’exister. Elle accompagna nombre de croyants dans leur parcours spirituel, arpentant le chemin intérieur de la foi.
Si elle passa presque la moitié de ces 79 années au Reflet Du Dragon, Jiral officia plusieurs années à Lumérill, Aldacoa, Cirdan, Ambarnest. Dans tous ces temples, elle cottoya une multitude d’individus. Bien plus que durant toute sa jeune vie. Et surtout, elle cotoya d’autres personnes que des elfes. Des hybrides, des humains, des hayats, elle recontra toute la diversité d’Aendryl et en tomba amoureuse. Il y a avait là une telle pluralité des cultures et des savoirs et des vécus, qu’elle passa le reste de sa vie d’acolyte sur les routes des autres nations.
De cette vie-là, elle en garda son indéfectible amour pour Lorlina d’une part, et surtout pour les gens, les autres, pour ce qu’elle ne connaît pas. Elle garda aussi en mémoire l’incroyable honneur d’avoir pu gravir la Montagne des Dieux. Cette épreuve fut particulièrement rude et la poussa dans ces retranchements. Mais alors qu’elle gravissait la montagne, elle pu apercevoir au loin une grande et magnifique dragonne voler dans le ciel azur. De son arrivée au sommet, elle ne se souvient de rien finalement, hormis d’une femme au “hceveux de feu” l’ayant regardé avec tendresse.
Elle profita aussi de ces années pour se faire de nouvelles connaissances, de nouveaux amis, de nouvelles amantes, de nouvelles amoureuses et une première campagne. Le tout en évitant bien soigneusement les elfes. Après une demi vie à voyager, elle trouvait son espèce bien ennuyeuse. Mais au final, cette nouvelle vie, cette nouvelle vocation, ne lui suffit plus. Et c’est vers la couture qu’elle se tourna, et vers Lumérill qu’elle partit. Nul ne sait pourquoi elle quitta les ordres, elle même dit ne plus s’en souvenir. Mais le constat reste le même.
Chapitre : Conquérir le monde, une paire de ciseaux à la main
Nous allons malheureusement devoir passé rapidement sur cette période de la vie de Jiral. Quand on a vécu mille et une vie, la mémoire nous vient à faire défaut. De fait, l’elfe affirme donc ne plus se souvenir de la raison de ce changement de vie. Une rencontre, une déception, un besoin de fuir, une besoin de réponse. Les hypothèses sont aussi nombreuses qu’il n’y a de grain de sable dans le désert. C’est donc à 162 ans, en 2562, que Jiral décide de se tourner vers la couture.
Une paire de ciseaux à la main et un rêve en tête, elle quitta définitivement les terres elfiques, qu’elle ne retrouvera jamais réellement, et parti s’installer dans le port d’Ambarnest dans un premier temps. C’est là bas qu’elle appris à coudre, et confectionna quelques créations originales en plus de commande plus alimentaire. Sa vision et son coup de ciseau lui ouvrit petit à petit les portes de la noblesse ambarnoise. Elle y côtoya pour la première fois le monde de l’aristocratie et elle s’y sentit comme un poisson dans l’eau. Confectionner des tenues, des robes, des vêtements, des chaussures, relevé du pure plaisir. Et participer petit à petit aux différentes réceptions était jouissif pour l’elfe à jamais exclu des hautes sphères elfiques. Au bout d’un certain temps, elle déménagea à Lumérill et eut l'occasion de confectionner plusieurs tenues pour la famille régente, un véritable privilège.
Elle cotoya les plus grandes d’Aendryl, aussi bien dans les bals que sous les draps. Elle était une intrigante exquise au passé mystérieux et aux motivations floues. Mais qui avait toujours le mot pour faire rire, pour faire jaser. Elle ces frasques y contribuèrent. Elle garda de cette époque une véritable passion pour l’apparat, pour le vêtement, pour l’ensemble. Et c’est grâce à ce passé qu'elle reconstruisit son carnet d’adresse bien plus tard. Mais comme vous pouvez vous en douter, Jiral n’est pas du genre à rester sur place, à se cantonner à un seul travail.
Chapitre : Quatre vies de savoir
C’est à Lumérill, entre deux tenues confectionnées, que Jiral commença à se rendre à la Tour Blanche. D’abord par simple curiosité, elle arpenta de plus en plus les rayons de la grande bibliothèque de la Tour. Et alors qu’elle dévorait de plus en plus de livre, une graine germa en son sein. Cette graine allez l’amener, alors âgée de 258 ans, a changer encore une fois de carrière. Elle laissa son commerce florissant à ces différentes apprentis et rejoignit les rangs des Archivistes en 2658. Pousser par cette insatiable soif de découverte qu’elle avait rencontré alors acolyte, elle décida de dédier trois siècles à l’institution.
Encore aujourd’hui, Jiral est connue pour avoir était une professeure émérite, qui forma plusieurs centaines d’archivistes, y compris un grand archiviste, une référence dans les études gastronomiques et botaniques d’Aendryl, l’une des plus grandes manipulatrices de la magie des arcanes et l’une des plus grandes théoriciennes du flux. Sans oublier ces recherches subsidiaires sur l’histoire de l’enseignement et de la pratique magique au sein des villes humaines du sud.
Elle se trouva un intérêt particulier dans ces premières années d’archiviste pour l’étude de la magie et plus précisément de l’arcane. Utilisatrice elle-même de cette magie. Elle en profita pour considérablement développer sa maîtrise de cette magie. Et après plus d’un siècle à théorisé et pratiqué sur ce certh, nous pouvons dire sans trop hésiter qu’elle est devenue l’une des maîtresses de l’arcane. A l’occasion, elle écriva plusieurs parchemins et un livre à ce sujet, des ouvrages toujours disponibles dans la Tour Blanche. Mais Jiral ne s'arrêta pas à cette magie. Elle étudia aussi les autres cerths, dans le but de mieux comprendre le fonctionnement de la magie et de ces différentes évocations. C’est à ce moment-là qu'elle se décida à étudier la magie de la terre. Une longue étude qui lui prit presque deux siècles, décidant de toujours la faire passer au second plan.
Cette rigueur, cet acharnement, cette volonté de tout connaître de la magie lui ouvrit les portes de l’enseignement magique. Aussi bien théorique que pratique, elle éduqua bon nombre d'archivistes en mal de magie. Mieux comprendre, mieux lire sa magie, la magie, mieux l’utiliser, moins se fatiguer avec. Et même si elle continua tout au long de ces trois siècles de travailler sur la magie, elle se tourna vers d’autres domaines. C’est ainsi qu’elle travailla pendant 13 longues années sur son magnum opus réellement, son livre le plus connu de tous, y comprit par les non-archivistes. Ce livre n’est rien de moins que Voyage des papilles sur le littoral. Il s’agit réellement du premier recueil des recettes culinaires des côtes d’Aendryl, aussi bien les côtes au sud, que Numen ou encore l’Archipel Orangé. Aujourd’hui encore, on peut le retrouver sur les étagères des cuisines des grandes familles nobles.
Jamais elle ne désavoua ce livre et de nos jours, elle continue de recevoir des lettres d’archivistes de la gastronomie pour discuter de ce sujet. Elle ne s'arrêta pas là, et une fois fait, elle se tourna vers la botanique. En réalité, elle ne s’est jamais réellement intéressée aux plantes. C’était juste un moyen pour elle de pouvoir souvent voyager en dehors de la Tour. Pendant près de 30 ans, elle se lança dans un projet tout à fait étonnant et surprenant, faire une étude comparée de la flore locale des différentes régions d’Aendryl ou s’était produite des grandes batailles face aux ambéliens. Cette étude l’amena notamment à côtoyer de prêt les veilleurs et le Portail.
Si c’est à redire, précisons de nouveau que Jiral passa ces trois siècles à étudier continuellement la magie, à être professeur magique, à enseigner la méthode derrière la rédaction d’une œuvre d’archiviste aussi. Et notons que c’est chez les archivistes qu’elle rencontra celle qui est incontestablement la femme de sa vie. Mais nous y reviendrons plus tard. Finalement, au bout de trois siècles, Jiral se tourna une nouvelle fois vers d’autres chemins. Elle ferma pour la dernière fois son bureau au sein de la Tour Blanche et fit ses au revoir à l’institution. Néanmoins, elle continua d’y revenir assez souvent pour des cours spéciaux, ou simplement pour prendre des nouvelles des très, très, trop nombreux archivistes qu’elle a côtoyés.
Chapitre : Arpenter les chemins, encore et toujours
Ainsi donc, en 2958, à l’âge vénérable de 558 ans que Jiral quitta une nouvelle fois sa passion. D’aucun aurait pu penser qu’elle retournerait chez les elfes. Après tous, passé 500 ans, c’est tout à fait respectable de revenir dans la forêt de Trenarn et d’y passer le reste de sa vie. Mais Jiral n’est définitivement pas une elfe comme les autres. Au lieu de s’en aller pour Aldacoa, elle s’en alla pour la taverne la plus proche. Et déesse sait qu’il y a en beaucoup dans Lumérill.
Ce qui la poussa à quitter les archivistes, elle nous le raconte très bien, ce sont les ambéliens. Si les plus jeunes d’entre nous ont oublié, il y a à peine 120 ans, le terrible général d’Esus Abaddon mourut, et avec lui sonna la fin de la Guerre Des Mondes, mais aussi le début de la Victoire d’Abaddon. C’est dans ce contexte que Jiral vécut. Elle n’a jamais connu de paix en Aendryl. Et si cela a été peu abordé jusqu’ici, elle s’est retrouvée à quelques reprises assez proche des grandes batailles, sans toutefois y prendre part.
C’est en raison de ces guerres, de cette guerre, qu’elle décida de devenir aventurière. Elle refusa catégoriquement de s’engager dans une armée, mais elle ne pouvait pas non plus se résoudre à laisser les peuples mourir, alors qu’elle était de cet incroyable don qu’était la magie. Elle parcourut alors Aendryl et vint en aide à ceux qui en avait besoin, ou ceux qui le demandaient. On peut citer dans ces faits d’armes, l’aide à la défense de Numen face à des créatures du dieu déchu. Ou la libération d’un hameau des terres au sud de l’Arsirion, alors aux mains de bandits qui avait profité du conflit. Elle combattit aussi contre les forces d’Haznard au nord d’Ambarnest et sauva plusieurs caravanes qui fuyaient le Pays de la Désolation.
Petit à petit, elle se fit une renommée, une renommée qui lui permit d’être épargnée plus ou moins par la Victoire d’Abaddon. Cette renommée, couplée à son ancien carnet d’adresse, lui réouvrit les portes de la noblesse humaine. Et bien qu’elle se sentait comme un poisson dans l’eau lors des grands bals, elle n’y participa que ponctuellement. Elle voyagea jusque dans les Contrées Oubliées, sur l’Archipel Orangé, à la frontière elfique. Elle retrouva un pendentif égaré ici, sauva du bétail là-bas, coffra des scélérats par ici, tua des bêtes sauvages par là-bas. Bref, une vie d’aventurière bien remplie et riche en rencontres de tous genres. Elle rencontra notamment une veilleuse, une jeune hayat lézarde, qui lui fit changer à nouveau de carrière, et cette fois-ci pour la dernière fois semblerait-il.
Chapitre : Défendre Aendryl, jusqu’à accueillir l’étreinte de Norke
A 673 ans, en l’an 3073, alors qu’il ne lui reste plus qu’un siècle environ, Jiral change une nouvelle fois de vie. Tout ça, nous dit-elle, pour les beaux yeux d’une hayat, elle ne s’en cache pas. Mais je rassure le lecteur immédiatement, ça n’est pas que pour cette raison. Jiral a eu l’occasion de se battre aux côtés des veilleurs à plusieurs reprises. Elle affronta les ambéliens en tant qu’aventurière, et n’oublia jamais la menace qu’avait fait peser Abaddon sur le monde. Elle savait qu’Ambéla et les hordes du dieu déchu continueraient de poser un problème.
C’est donc aussi pour cette raison qu’elle décida de consacrer le reste de ces jours, le reste de sa longue, très longue, trop longue vie, d’après elle, à la lutte contre les ambéliens. Elle s’en alla au Portail et se battit de toutes ces forces. Combat après combat. Elle défendait le fort avec acharnement et faisait pleuvoir sur ces ennemis sa magie offensive tout en protégeant ces troupes avec sa magie défensive. A plusieurs reprises, elle fit partie d'une équipe d’intervention pour traquer les ambéliens qui s’échappaient.
Et en dehors des combats, Jiral prodigua ses connaissances en magie pour aider à la formation des veilleurs hinangols. Cette formation des veilleurs s'accrut d’autant plus après la perte du fort, qu’elle vécut comme une défaite particulièrement sévère et dont elle était, à son sens, l’une des principales artisanes. Pourtant des témoignages d’autres veilleurs présents lors de la perte du fort, elle ne fit rien qui scella le sort du groupe. Il s’agit sans doute là d’une trop forte pression sur les épaules de la doyenne des veilleurs. Notons aussi qu’elle accompagna les veilleurs partis affronter Haznard dans le Pays de la Désolation.
Finalement, après temps d'année à servir chez les veilleurs, il n'est pas étonnant de la retrouver avec un grade élevé, celle de capitaine, plus précisément capitaine des forces magiques des veilleurs. Grossièrement, cela signifie qu'elle ne s'occupe pas d'autant de soldats que d'autres capitaines. Mais ses troupes sont répartis ça et là dans plusieurs unités. Elles ont toutes en commun celles d'être des mages, soigneusement entraînées ou confirmées par Jiral. L'elfe aime à dire que "[ces] mages sont presque aussi bon que ceux des armées des pays, et que les mages des archivistes.". Derrière, nous trouvons sans doute de la fierté et de l'égo, mais ces troupes n'ont pas non plus à pâlir devant d'autres.
Et finalement aujourd’hui, nous sommes en 3122 alors que j’écris ces dernières lignes. J’ai connu Jiral par l’intermédiaire d’histoire que me racontait ma grand-mère. Sur cette elfe un peu étrange qu’on voyait parfois dans des bals. Elle lui semblait être surnaturel, hors du temps, ici depuis des lustres, et présente bien des années après notre mort. Il n’en fallut pas plus pour que je cherche à la retrouver, à en savoir plus sur cette elfe et sur sa vie, ou plutôt sur ces vies. Si elle accepta que j’écrive sa biographie, c’est pour une raison qu’elle m’a expliqué très simplement. Il ne faut pas qu’on oublie, qu’on l’oublie. Ce livre est en réalité en partie un moyen pour elle de se souvenir, mais aussi pour nous de souvenir des personnes qu’elle a rencontrées, qu’elle a côtoyé, qu’elle a aimées, qu’elle a détestée.
Annexe : Des Familles
La famille et Jiral, ça fait deux. Elle n’a en fait jamais réellement eu de bonne relation avec ces parents passés sa quarantaine. Elle leur adressa quelques lettres polies, mais sans plus. Pourtant, leur mort ne passa pas inaperçue chez l’elfe, alors archiviste. Elle ne fit jamais réellement le deuil de ces deux parents. D’ailleurs elle ne fit jamais réellement aucun deuil. Elle cotoya bien de non elfe que d’elfe et très vite préféra devenir celle qui part que celle qui reste. Jiral ne supportait pas l’idée qu’elle puisse vivre huit siècles, 10 vies entières, et que ces amis, ces connaissances, ces femmes, n’en vivent qu’une de vie.
Pourtant ça ne l'empêcha pas de nouer des relations avec les gens qui l’entouraient. Comme dit ci-dessus, l'elfe a eu plusieurs femmes, même si une seule compta réellement. Elle s’appelait Marlène, était humaine et archiviste.Les deux se rencontrèrent tout naturellement au sein de la Tour Blanche et ce fut le coup de foudre. Avec Marlène, Jiral décida d'élever des enfants, des enfants adoptifs, orphelins de la misère, de la guerre, des conflits. Elles eurent quatre enfants, Amma, Tolpra, Jolar et Ewin. Cette petite famille, sa nouvelle famille, représentait probablement l’un des plus gros projets auquel elle participa. Une magnifique aventure qui a su remplir le cœur de Jiral pendant des années.
Mais la fatalité rattrapa l’elfe. Sa femme était humaine, ces enfants aussi. Ils vieillissaient, et elle non. C’est une rélfexion qui horrifia profondement la femme, et elle décida de faire comme à son habitude : être celle qui part. Elle abandonna sa femme et ces enfants, en partie raison pour laquelle elle quitta les archivistes. Elle ne participa jamais aux funérailles de sa femme, et ne garda aucun contact avec ces enfants, ou avec leurs enfants, et petits enfants, etc. De tous ces regrets, il s’agit sans doute du plus important. Plus généralement, Jiral a toujours su trouver bonne compagnie auprès des femmes. Ces nombreux siècles sur Aendryl ont été parsemés de femmes qu'elle aima profondément. Qu'elles aient été humaines, hayat ou hybride, pour les dizaines d'années qu'elle passa en leurs compagnies, Jiral leur voua un amour inconditionnelle.
Physique :
Jiral est une femme très élégante, tirant partie de son héritage génétique. Elle est élancée et élégante, mesurant un mètre 77. Sa posture est toujours impeccable, certains disent que c’est le cas même lors de combat. Bien sûr ils se trompent, mais Jiral ne voit pas d’inconvénient à ce qu’on pense ceci d’elle. Elle a les yeux noisette et sa longue chevelure est maintenant blanche. Elle aime rire en affirmant que cela a toujours été le cas. Aucun moyen de le confirmer . Les gens qui la connaissaient avant cette couleur sont morts depuis des siècles, parfois plus. En réalité elle était brune à sa naissance, et ça ne fait que depuis une petite cinquantaine d'années qu’elle a les cheveux blancs. Elle possède et porte presque toujours une longue robe blanche, aux manches amples, elle est en lin, un très vieux lin datant d’il y a trois siècles. Ok trouve aussi des pièces d’orfèvrerie sur ces épaules, ces hanches, ces flancs et sur sa poitrine. Ces pièces particulières sont enchantées, servant à la fois de catalyseur, mais aussi de renforcement en cas de combat au corps à corps. La robe est aussi agrémentée d’une belle pièce de coton bleu turquoise tirant sur le cyan en descendant. Quand elle sort en ville, ce qui n’arrive pas aussi souvent qu’on pourrait le penser, elle a plusieurs colliers, bracelets, bagues et boucles d’oreilles qu’elle aime mettre. Ces bijoux ont tous un sens et une histoire. De quoi faire la conversation.
Caractère :
Jiral est une femme complexe aux multiples facettes qu’il est difficile d’appercevoir chez elle. Elle a eu sept siècles pour faire ses masques. Celui de femme, d’elfe, d’amie, d’amante, de mère, d’archiviste, d’artiste, de veilleur, etc etc. Ce qu’on peut voir chez elle, c’est une veille femme réfléchi et sage. Elle connaît l’importance du moment présent, des minutes, des heures, des jours qui passent. Elle n’est pas comme les autres elfes qui apportent de l’importance au temps long. Elle a trop de regrets, trop de remords pour encore faire semblant de n’y attacher aucune importance. Elle a porté mille et un deuil, sa famille, ses amis, ses amantes, ses enfants. Eux partent, mais elle reste. C’est un sentiment tout à fait horrible qui l’a mené plus d’une fois en dépression, et au bord du suicide. Et c’est sans doute ce qu’elle cache le mieux à propos d’elle. En dehors de cette facette, elle est une passionnée des arts, dont elle fait sa profession dans sa jeunesse, de mode aussi, d’histoires, de plantes, de cuisines, de lectures. Elle a été passionnée de toutes ces choses là, mais plus aujourd’hui. Maintenant, elle se dit corps et âme à sa tâche de veilleur, qu’elle compte bien accomplir jusqu’à sa mort. Sa passion ? Tuer des ambeliens. Ses passe-temps ? Profiter des moments de répit entre deux assauts.
Jiral a eu quatre enfants, adoptés, qu’elle a appelé en souvenir de ses parents, d’un tuteur de Trenarn et d’un ami imaginaire : Amma, Tolpra, Jolar et Ewin. Ils ont peut être eu à leur tour des enfants, mais elle n’en a aucune idée. Et au vu de l’époque à laquelle elle les a adoptées, il se pourrait bien qu’elle ait 30 ou 40 personnes liés à elle, des arrières arrières petits enfants. Parfois, Jiral se dit qu'elle en a déjà croisé, sans qu'eux ou elle ne le sache. C'est une pensée... très dérangeante pour l'elfe.
Jiral est une fervente croyante. Dès son enfance, elle accompagna volontiers ses parents dans les temples d'Aldacoa, ou même au Reflet du Dragon. Jiral a même été une religieuse un temps, sous les ordres du temple de Lorlina. Elle en a gardé un regard empli de mépris envers ceux qui se moquent de la religion, ou qui n’y prête aucune attention alors qu’ils ont le temps pour. Elle a vu la déesse mère, dans toute sa beauté. Et elle a vu tous les jours de sa vie les merveilles produites par Lorlina. C'est donc tout bonnement impossible pour elle de ne pas pratiquer.
Quelqu’est pu être la plus grande peur de Jiral, elle s’est réalisée. Elles se sont réalisées. Certaines par sa faute, comme la perte de ces enfants. D’autres à cause du temps qui passe, la mort de ces parents. C’est une femme très tourmentée pour qui la connait réellement. On ne ressort pas indemne d’une vie de deuil, encore moins quand on en a dix. En dehors de cette peur viscérale liée à la perte, à la mort, au vide laissé par ceux qui partent, dont elle semble oublier les conséquences dans les situations inverses… elle a une phobie des araignées et des serpents.
Quand elle était couturière, elle forma une jeune Hayat particulièrement talentueuse. Elle lui prodigua tous ces conseils, et l’aide à parfaire son art. L’heure venue, elle lui donna de quoi s’installer à Ambarnest et faire éclore son art au monde entier. Et en cinq siècles, l’entreprise lancée par la jeune Hayat devint l’une des manufactures les plus connues du monde mondain d’Aendryl.
Alors en voyage à Cirdan pour écrire son magnum opus sur la tradition orale culinaire de la mer, elle rencontra une famille des bidonvilles. Se doutait-elle seulement que bien des années plus tard leur descendant connaîtrait une tragédie impensable ? Sûrement pas, d’autant qu’elle leur adressa une petite prière pour les protéger eux et toute leur descendance.
Numen est une magnifique cité et peu ont la chance de l’apercevoir. Jiral en fait partie. Les habitants là-bas sont charmants, et les commerçants aussi. La cité est entre les mains de tout un tas d’hayat qui se dévoueront corps et âme pour la protéger. Elle aida d’ailleurs la garde à affronter des pirates qui voulaient piller la cité.
Fort d’une réputation de mage aguerri, on lui demanda à plusieurs reprises de donner des conseils magiques aux écuyers et chevaliers des cours du monde. Parfois elle s’en acquittait, parfois non. On lui demanda même d’enseigner la magie à ceux qui n’étaient pas nés avec. Un jour elle offra conseil à un duo né de la haine.
Vivre sept siècles, ça forge une réputation. En profiter pour dédier sa vie aux arts, puis aux études, puis à la défense de la veuve et l’orphelin, ça forge une réputation. Aussi, c’est peu étonnant qu’elle fut conviée à participer à l’un des bals de la grande noblesse lumérienne. Et c’est alors qu’elle pu observer la rencontre entre deux nobles qui mettront au monde une incarnation de l’ambition.
Peu de temps avant de devenir Veilleuse, toujours aventurière, elle croisa le fer avec un assassin du pacte et son apprenti. Lui s’en sorti mais son apprenti mourut. Ce qui condamna un innocent des années plus tard à devenir un vaisseau de vengeance sans libre arbitre. Tout ça parce qu’elle avait envoyé dans les roses un nobliaux sans importance.
En pleine avènement d’Haznard au nord, peu de temps avant de rejoindre les veilleurs, elle sauva une famille d’hybride dans le Pays de la Désolation. Ils avaient tous perdu. Les morts vivants du nécromant les avaient déjà fait fuir la capitale. Et malgré ses conseils, ils restèrent dans ce pays de la mort. Tous de même, elle resta auprès d’eux quelque temps pour les aider à s’installer dans un endroit plus reculé mais plus à l'abri.
Un jour, déjà veilleuse, elle intercepta avec une troupe un groupe d’Ambeliens qui était remonté vers La Roque. Elle réussit sans mal à les tuer alors qu’ils s’apprêtaient à détruire une caravane de danseurs, chanteurs, peintres, et autres troubadours. Une vraie tragédie, d’autant qu’ils attendaient un heureux événement.
Alors en permission après des mois à combattre les veilleurs et protéger Aendryl, elle rencontra un homme qui, après avoir tout perdu à cause des ambeliens, dédia sa vie à protéger et offrir une nouvelle vie aux orphelins des conflits et des guerres, enfants comme adultes. Au fil du temps, lui et ceux qu’ils avaient secourus, avait formé un petit hameaux. Mais il se refusa à être autre chose qu’un témoin.
Elle n’est retournée qu’une fois chez les archivistes depuis s’être dévouée aux veilleurs. Une visite étonnante et haute en couleur, à cause d’une simple teinte de robe, un crime de lèse majesté pour certains y compris pour elle. Elle conclut cette visite par cette fameuse phrase : “Au moins, certain ici on reprit mon flambeau de la mode et du style.”
Au camp des Veilleurs, sa mission était de notamment d’entraîner ceux qui maniait le flux. Elle y rencontra un jeune homme pétri d’idéaux, doué pour le soin, mais rongé par le doute. Elle l’aida à parfaire sa théorie magique et devint son cobaye. Puis un jour il partit et elle resta sans nouvelle de lui. Mais au fond d’elle, elle sait que lorsque le jour viendra, il sera là.
Nom : Rararia
Prénom : Jiral
Age : 723 ans
Sexe : Femme
Orientation Sex : Lesbienne
Race : Elfe
Origine : Aldacoa
Institution : Les Veilleurs
Pseudo : Arlathan