Huna : Faiblesse du Papillon
Petite, Adeline a ramassé un huna par pure curiosité et volonté de vengeance. Ne se doutant pas de ce qui l'attendait, elle fût frappée par une terrible malédiction, s'incrustant dans sa chair et lui faisant vivre une terrible douleur. L'objet maudit venait de lui faire présent d'une puissante capacité de régénération corporelle constante. Les blessures simples à profondes se soignent désormais en quelques minutes. Les blessures plus graves comme les entailles larges, fractures et membres tranchés peuvent mettre plusieurs jours à disparaître. Cette régénération permet également un renouvellement plus rapide du sang. Pour aller avec un tel pouvoir, il faut forcément des contreparties à la hauteur...
Adeline est d’une faiblesse physique extrême. Elle n’a pas de force et son corps est d’une grande fragilité.
Adeline ressent très bien la douleur, elle la ressent même plus fort. Son corps est d’une sensibilité largement supérieure à la moyenne.
Adeline n'est absolument pas insensible aux drogues, poisons et autres éléments du type. Il se pourrait même qu'elle y soit plus sensible !
La régénération dérègle les hormones d’Adeline aléatoirement. Il peut arriver que, sans raison apparente, elle ressente une puissante excitation. Elle se met à produire énormément de phéromones et d'oestrogènes, ce qui peut avoir des effets sur les personnes aux alentours. Lorsque cela arrive, la fourrure d’Adeline, qui sent naturellement la vanille, dégage des odeurs bien plus fortes.
Étant touchée par la malédiction d'un Huna, Adeline ne peut apprendre la magie.
Arme : Aucune (modifié)
L’histoire d’Adeline est tragique, mais elle sera parfaitement logique et expliquée. C’est la base, le concept même du personnage qui cherche à se reconstruire. Le RP avec Adeline sera centralisé sur son passé, mais pas d’une manière de blocage, surtout comme une volonté d’évoluer malgré lui. Il y aura des hauts, des bas, du deuil, j’espère bien de la romance, des sucreries, et de l’amusement. Le but est de sociabiliser une jeune fille associable et traumatisée, de la faire évoluer, de l’aider à s’exprimer ainsi qu’à trouver le bonheur. Pour une meilleure évolution, il fallait forcément une base sombre et dramatique, ce sera sans doute difficile à lire pour certains et je m’en excuse. Mais en tout cas, je ferais tout pour ne pas sortir un vieux truc tout cliché, déjà vu, cringe et peu intéressant. Merci de votre compréhension et bonne lecture <3
Hmm… Voulez-vous vraiment continuer… ?
 [*Tousse grassement*]
Voulez-vous vraiment connaître l’histoire qui a forgé cette pauvre fille ? 
Hmm… Pauvre enfant… 
[*Tousse grassement*] 
[*Respire difficilement*] 
[*Tousse grassement*] 
Très bien… Si telle est votre volonté, je vous laisse passer et vous instruire… 
[*Tousse*] 
Hmm… Prenez garde à ne pas vous laisser consumer par les ténèbres… 
Ce lieu est bien sombre… Hmm… 
Mais la lumière ne vous voudra pas du bien non-plus… 
[*Tousse grassement*] 
Évitez tout… Seul le papillon pourra vous guider dans cet univers infiniment dangereux et chaotique… 
Hmm… Si seulement, si seulement… 
[*Tousse grassement et fortement*] 
[*Respiration rauque et difficile*] 
[*Tousse dangereusement*]
Dehors, il pleuvait. Des gouttes d’eau coulaient sur la fenêtre, montrant un bien triste paysage. Des nuages sombres dans une nuit de juillet toute aussi ténébreuse. De l’autre côté de cette vitre était fixée une petite boule de filaments verts, protégeant en son cœur une petite créature fragile ne demandant qu’à sortir. Un petit cocon qui renfermait ce qui allait être un insecte magnifique à la vie éphémère. C’était précisément le 25 juillet et l’horloge indiquait 23h36 quand subitement, elle cessa de fonctionner. Pourtant, les rouages venaient d’être changés… Soudain, des cris commencèrent à être entendus. Nous étions dans une petite pièce blanche insonorisée meublée de seulement une armoire en sapin et d’un petit lit d’une place. C’était l’accouchement d’une jeune femme de 23 ans. Son fiancé était présent, tenant sa main, les larmes aux yeux. Il attendait avec impatience la naissance de sa fille mais restait inquiet pour celle qui allait devenir sa femme qui semblait terriblement souffrir des efforts donnés. Cette situation durera plusieurs bonnes minutes.
Au bout d'un certain temps, le cocon fixé au verre de la fenêtre commença à gigoter, à se fissurer, et des petites pattes en sortirent. En parallèle, dans la même pièce, dans un lit blanc et rouge, la femme qui accouchait venait de réussir à faire sortir la tête de son bébé. Il était 23h59 quand cette petite fille fût née. Ce n’était alors qu’un bébé qui n’avait pas conscience du monde qui l’entourait. Elle respirait difficilement et ressentait un terrible mal aux os de son petit crâne fragile.
Quand le père annonça son prénom : “Adeline ! Ma p’tite Adeline ! Nami, t’as réussi !”, un papillon se posa sur son nez ce qui la fit bien mignonnement éternuer. Ce même papillon qui venait de sortir de son cocon fixé au coin de la fenêtre. Il était d’un jaune magnifique, sans doute un peu orangé, mais personne ne prêta attention à lui, tous admiraient le bel enfant qui venait de rejoindre le monde des vivants.
Adeline faisait partie d’une petite famille, avec un père et une mère. Jamais elle ne connut ses grands-parents, et il lui semblait bien ne jamais avoir entendu quiconque parler d’eux. Alors qu’elle avait six ans, elle avait demandé à son père, curieuse, mais il ne lui répondit que par un soupir gêné. Ce sujet devait être tabou… Cela ne gêna pas tant que ça notre petite renarde qui avait bien assez d’occupations pour ne pas trop y penser.
La famille Aika Karvaiset Reidet vivait en Terre des Hommes malgré que les trois membres la composant étaient tous des Hayadrim au pelage roux. Ils avaient rassemblé une petite fortune en produisant des tissus de qualité. Le père était drapier et tisserand, il travaillait le fil pour en faire des tapis, des vêtements, et tout autre accessoire qui pouvait lui être demandé. La mère, elle, aidait son mari à rassembler les matériaux, à définir les prix et à vendre la marchandise. Étant plutôt réputés dans la ville, ils se faisaient beaucoup d’argent et vivaient aisément dans une grande maison rassemblant lieu de vie, atelier, entrepôt et boutique.
Dans tout ça, la petite Adeline vivait plutôt bien. Elle mangeait à sa faim et bénéficiait de l’amour d’une famille soudée bien que très occupée. Sa mère lui donnait parfois des cours d’arithmétique, de langue et de culture générale. Son père, de son côté, était fier de l’initier à la manipulation du tissu. Et la petite renarde s’en sortait plutôt bien ! Curieuse de nature, elle était heureuse d’apprendre et s’y donnait toujours au maximum, ce qui lui donnait un air intellectuel assez mignon. D’après ses parents, plus tard, elle allait être une grande archiviste. Mais évidemment, le futur est toujours en mouvement, imprévisible, et parfois, il suffit d’un simple battement d’ailes pour déclencher une tempête.
Derrière la grande maison des renards se trouvait une cour dans laquelle entraient de riches clients, ainsi que les marchands de laine. Cette cour était délimitée par des barrières, ainsi qu’un large portail de bois. Adeline aimait bien jouer ici, derrière les barrières, sans que ses parents ne le sachent, courant dans les rues, un bâton à la main, chassant les insectes qui avaient le malheur de passer devant son museau. Ici, le vent était souvent fort, traversant la ville en usant les bâtiments. La petite aimait bien sentir l’air filer entre ses poils et effleurer sa peau à la base de sa fourrure. Mais un jour, alors que les environs étaient calmes et que le vent avait disparu, la pauvre se senti bien seule. Elle avait atteint l’âge de raison, ses parents étaient occupés, elle n’avait pas vraiment d’amis, les insectes se cachaient et Aerya ne jouait plus avec elle. Alors, abattue, elle rebroussa chemin, rentrant chez elle, les oreilles baissées et la branche griffant le sol derrière elle. C’est alors qu’elle passa à côté d’un homme, assis sur un banc, attendant patiemment un avenir inconnu.
Cet homme était un humain plutôt grand, blond et bien vêtu. Son visage d’une grande beauté ferait penser à celui d’un ange et il dégageait véritablement une aura mêlant bienveillance et perfection. Adeline ne s'inquiétait pas vraiment, elle jouait souvent toute seule et il ne lui était jamais rien arrivé. Pourtant, quand elle passa à côté du banc, l’inconnu lui adressa la parole et cela la surprit.
« Quelque chose semble te tracasser… Que se passe-t-il ? » Lui demanda-t-il.
« Ah… ? Euh… Je m’ennuie… » Répondit la petite, un peu hésitante.
L’homme poursuivit. « Je peux jouer avec toi, si tu veux. »
« Euh… Non merci, je dois rentrer chez moi. »
« Je vois, c’est bien dommage… Tes parents doivent être très occupés… »
« Oui… Ils ont beaucoup de travail avec tous leurs tissus. »
« Ils travaillent le tissu ? » Tenta l’inconnu.
« Oui, et ils sont très beaucoup trop forts ! Ce sont les Aika Karvaizet Rénette ! » Affirma Adeline, toute fière.
L’homme sourit étrangement. « Les Aika Kavaiset-... ? J’irais sans doute leur rendre visite. »
Suite à cet échange, il s’était levé de son banc et avait caressé la tête de la petite, le regard se perdant à l’horizon. À ce moment, Adeline ne le savait pas, mais comme un petit papillon, elle venait de battre des ailes. Et ce simple battement allait engendrer une réaction plus violente qu’elle n’aurait pu l’imaginer.
Quelques jours plus tard, alors que la lumière nocturne éclairait sa chambre, Adeline écoutait une histoire que sa mère lui contait. Le père étant encore dans son bureau, finissant un travail méticuleux, il n’avait pas pu les rejoindre pour profiter de cet instant. L’histoire qui parvenait aux oreilles de la fillette était celle d’une grande aventurière aux pouvoirs extraordinaires qui pourfendait des monstruosités d’Ambela et anéantissait des organisations entières de mages noirs ! La petite aimait beaucoup cette fiction car elle trouvait que l’héroïne avait vraiment la classe. Elle admirait tellement ce personnage qu’elle voulait en suivre l’exemple et devenir, elle aussi, une grande aventurière. Mais avant que la mère ne finisse le livre, un grand fracas retentit dans l’entrée.
Des éclats de voix tranchants parvinrent jusqu’à l’étage, une dispute avait lieu. Qui était entré ? Avec qui le père se discutait-il ? Pourquoi avait-il l’air si énervé ? Adeline ne comprenait rien, et cela lui faisait peur.
« Reste là, mon petit papillon, je vais voir ce qu’il se passe. Et… Et après… Tu te caches sous ton lit, et après… je reviendrais te chercher. » Fit la mère, l’air paniquée.
Adeline n’était pas assez stupide pour se dire que tout allait bien. Terrifiée, elle ne dit pas un mot et se glissa sous son lit, toute tremblotante. C’était la première fois qu’elle voyait l’un de ses parents dans un tel état. Après s’être assurée que sa fille était bien cachée, la mère était ensuite descendue, rejoignant l’activité à l’entrée. Mais la renarde ne comptait pas rester sans rien faire. Elle voulait devenir une héroïne ! Et même si elle avait peur, ses parents avaient besoin d’elle pour se sortir de la mauvaise situation ! Adeline allait se présenter face aux méchants, les impressionner avec ses techniques de bâton et les faire fuir ! Avec cette stupide idée en tête, elle était, à son tour, partie au front. Elle s’arrêta cependant dans les escaliers, observant la scène, abasourdie.
Dans l’entrée se trouvaient quatre personnes. Il y avait un homme et une femme vêtus de noir, une elfe aux yeux écarlates et surtout, un grand personnage blond bien habillé. Ce personnage, Adeline le connaissait, elle l’avait déjà vu, c’était celui qui attendait sur le banc quelques jours auparavant.
« On a plus rien à voir avec tout c’bordel ! Ce sont eux qui ont trempé là-dedans, mais nous, on veut juste vivre à l’écart de tout ça ! » Le père était visiblement énervé. Non… Terrifié. Il ne s’était jamais autant fâché contre quelqu’un et sa main tremblait.
« Je le comprends bien, mais je ne sais pas si je peux me permettre d’accepter cette réponse… Oh, d’ailleurs, vous avez une fille, non ? Une très mignonne petite renarde, toute fine et agile. Je l’ai croisée dans la rue l’autre jour, seule. Elle me disait que… ses parents étaient très occupés. »
Le grand blond au visage angélique, lui, était parfaitement calme. Il n’avait pas changé depuis la dernière fois, mais son aura dégageait quelque chose de bien moins accueillant.
« Une fille ? Vous devez faire erreur. » Essaya le père.
« Ah non, aucun doute possible, c’est bien cette petite dans les escaliers. »
En disant cela, le blond avait tourné la tête, lentement, vers Adeline, lui adressant un regard opaque, sans la moindre émotion. Cet homme était… vide. Et ce vide terrifia la gamine qui, très vite, s’était enfuie vers sa chambre. Elle voulut sauter par la fenêtre, alors elle l’ouvrit mais se stoppa net : c’était haut. Alors, elle retourna sous son lit, priant pour ne pas être trouvée. Quelques secondes plus tard, l’homme en noir arriva dans le couloir, d’un pas lent et assuré, presque joueur. Il savait que sa cible avait peur et il en profitait pour faire monter la tension. Une fois arrivé dans l’encadrement de la porte, il s’arrêta et pivota progressivement. Il s’approcha du lit, entrant dans la chambre. D’ici, Adeline ne pouvait voir que ses bottes au cuir sombre. Elle retenait sa respiration, espérant ne pas faire le moindre bruit, et cela semblait fonctionner. L’inconnu s’était dirigé vers la fenêtre et y avait regardé quelques secondes avant de faire demi-tour. Et quand il s’apprêtait à quitter la pièce, il cessa de nouveau de bouger et se pencha. La gamine vit apparaître un horrible visage de fer. Il la regardait droit dans les yeux, avec un sourire horrifique dont elle se souviendra toute sa vie.
Adeline avait été attrapée par l’homme et amenée dans l’entrée, face à ses parents désormais agenouillés. La mère pleurait, le père se débattait, mais tout était vain. Dans un élan de rage, il avait tenté de sauter sur le blond, mais l’elfe l’avait intercepté d’un puissant coup de talon dans le dos qui l’avait immédiatement cloué au sol.
« Laissez ma fille ! Elle n’a rien fait ! C’est… Elle n’est pas concernée par… ! » Hurla la mère, en larmes.
« Comme elle m’a aidé à vous retrouver, je veux bien y songer. Mais il faudra en payer le prix… »
La pauvre petite, tenue par le bras, ne pouvait pas faire grand chose. Elle comprit à ce moment que les histoires d’aventuriers étaient loin de la réalité et qu’elle ne pourrait jamais devenir l’héroïne de ses rêves. Elle ne parvenait même pas à protéger ses parents d’une bande de malfrats !
Le blond claqua des doigts et la femme vêtue de noir qui l'accompagnait se mit à tracer des cercles rouges et brillants au sol, d'un doigt. Alors que le père se débattait, elle récitait des formules étranges d'invocation pendant cinq minutes. Du cercle, une boule noire et visqueuse fut projetée. Une fois au sol, elle se mit à gonfler, encore et encore, jusqu’à prendre la forme d'une grande créature animale. Il s'agissait d'un gros loup à la fourrure noire, sans la moindre lueur de conscience dans le regard, dégageant une aura meurtrière. C'était comme si son âme avait été remplacée par quelque chose de plus sombre, affamé et agressif, dénué d'intelligence ou de quelconque morale. Le monstre nouvellement apparu s’était ensuite approchée de la mère, déchirant ses vêtements et lacérant son corps de ses longues griffes bestiales.
La suite fût absolument terrible, et la petite fût forcée d’y assister. Alors que le père se faisait tabasser, la mère hurlait et agonisait, tandis que les intrus souriaient, l’air satisfait. L’horreur dura presque une heure. Une fois les créatures disparues, le blond s'adressa à la petite d'une voix teintée de sadisme.
« J'avais un cadeau pour tes parents, mais on dirait qu'ils ne peuvent plus l'accepter... Tiens, je crois que cela te reviens. »
Sur ces mots, il lança une petite boîte métallique enroulée dans du tissus et tourna les talons. Les intrus se retirèrent, sans un mot de plus, laissant Adeline seule entre les cadavres de ses parents, tétanisée, traumatisée, l’esprit en miettes et les rêves carbonisés, face à une boîte contenant un cadeau empoisonné de la part d'un meurtrier. Après de longues minutes à observer l'objet de loin, la renarde se décida à aller le chercher. Elle se disait qu'une fois grande, elle pourrait venger ses parents en retrouvant le blond et sa bande. Cette boîte constituait la seule trace prouvant son passage, elle ne pouvait pas l'oublier. Alors, espérant y trouver une piste, elle déballa le cadeau, l'ouvrit, et découvrit une perle à l'intérieur, noire, si sombre qu'elle n'affichait aucun reflet. Intriguée, la gamine la prit entre deux doigts. Mais encore une fois, elle s'était montrée bien naïve... Cette chose était un huna, un objet maudit. Elle qui ne savait même pas de quoi il s'agissait avait voulu le prendre. Mais à peine l'eût-elle effleuré qu'il disparut entre deux battements de cils. Puis, une immense douleur se propagea dans tout son corps, traversant chaque fibre de chacun de ses muscles, perçant son être jusqu'aux os, jusqu'à son âme. De profondes marques sombres se gravirent dans sa peau, sous sa fourrure. Puis, après un long hurlement, elle s'effondra. Jamais elle n'aurait dû se prendre pour une héroïne...
Adeline venait de perdre ses parents sous ses yeux de la manière la plus atroce qui soit. Elle se disait que c’était de sa faute. C’était elle qui allait jouer dehors en cachette. C’était elle qui avait parlé au blond et c’était elle qui avait attiré les intrus jusqu’à la maison. Et après tout ça, c’était elle, la seule survivante. Ce n’était pas juste. Ce monde n’était pas comme dans les histoires. Il n’était pas comme dans les légendes, ni comme dans ses rêves. Il était cruel, plein de haine et de plaisirs morbides. Il y avait ceux qui cherchaient une vie paisible et ceux qui marchaient sur les ambitions.
La petite était restée dans l’entrée de sa maison toute la nuit. Une fois réveillée, elle s'était mise en boule, profondément choquée. Des voix tournoyaient autour d’elle, incompréhensibles. Des ombres bougeaient un peu partout dans son champ de vision, discrètes mais tout de même menaçantes. Et surtout, de nombreux papillons gris avaient envahi les lieux, couvrant les murs, le sol et le plafond. Peu à peu, la vision de la jeune fille se décolorait, transformant le monde en un assemblage de noir, de blanc et de nuances de gris. Seul le sang gardait une teinte rouge.
Ces évènements étranges qui survenaient ne troublaient pas vraiment la petite qui ne réagissait plus à grand-chose. Pour elle, le décès de ses parents était la pire chose qu’il puisse arriver alors les papillons, les voix et les ombres, elle n’y faisait pas vraiment attention. Ne voyant plus d’autres couleurs que celle des flaques écarlates rongeant le sol, elle s’était approchée de ses parents et s’était blottie contre eux. Puis, comme appelée par une chaînette traînant autour du cou de sa mère, elle la prit et l’observa pendant de longues heures.
Le lendemain matin, des gardes arrivèrent sur place et furent témoins de la scène. Ils voyaient cette gamine, allongée, dans l’entrée, entre les corps de ses deux parents. De multiples papillons morts gisaient un peu partout, mais il n’y en avait aucun autour d’elle, comme si elle était entourée d’une bulle protectrice qui les avait repoussés. Alors que l’un des agents de l’ordre s’approchait d’elle, Adeline ne réagissait pas. Ainsi, elle pût être emmenée en lieu sûr, loin du massacre, n’emportant que la chaînette de sa mère.
L’affaire avait rapidement été classée, comme si personne ne s’y intéressait vraiment. Officiellement, il avait été dit qu’il s’agissait probablement d’un règlement de comptes. Mais Adeline doutait de cette pseudo-vérité. Elle ne dit cependant rien, plus rien n’avait d’importance à ses yeux. Elle traversait un deuil duquel on se remet difficilement, surtout à son jeune âge. Après avoir été retrouvée, elle avait été envoyée chez divers médecins. Des guérisseurs, des médiums, et même des spécialistes de l’esprit. Concernant sa malédiction, de nombreux archivistes s'étaient penchés sur son cas, mais personne ne parvint à la lui détacher. Il n'y avait aucun doute possible : elle avait touché un huna. Son cas était pris au sérieux par les autorités qui avaient eu pitié d’elle et qui s’étaient rassemblés pour lui offrir le meilleur rétablissement possible. Cependant, elle ne put pas profiter longtemps d’une telle bienveillance… Au bout de quelques semaines, la petite fût confiée à son grand-père paternel, un homme excessivement riche qu’elle n’avait jamais connu.
Le grand-père d’Adeline était directeur d’une “maison d’éducation” dans laquelle étaient élevés de nombreux enfants nobles et bourgeois laissés par leurs familles. L’objectif du lieu était de former de grandes personnalités par des moyens très sévères. Les règles étaient strictes et les punitions douloureuses. On y apprenait l'histoire, les nombres, la littérature, les sciences magiques, et on y pratiquait divers sports comme la gymnastique, l'escrime, l'athlétisme, l'équitation ou le tir à l'arc. Chaque apprentissage était d’une difficulté sans nom.
Cet établissement était une aberration, mais les plus riches personnalités le trouvaient efficace pour éduquer leurs enfants. Cela les rendait obéissants, droits, et parfaitement conformes aux exigences de la haute société. Cette maison se faisait discrète pour esquiver les jugements indésirables, mais rapportait beaucoup d’argent à celui qui en avait eu l’idée. Pourtant, cela changeait les enfants en véritables machines incapables de ressentir la moindre satisfaction autrement qu’en affirmant sa supériorité.
Dans tout ça, Adeline était la petite-fille du directeur. Elle avait été admise directement, sans payer la moindre pièce, et venait d’une famille roturière. En bref, elle était une épine dans le pied de chacun, une source extrême de jalousie, une renarde vicieuse qui n’avait rien à faire ici. Lorsqu’elle passait dans un couloir, les regards se tournaient vers elle et les messes basses sifflaient.
« Ce n’est pas elle qui a tué ses parents ? » Bien sûr que non, mais les mensonges étaient parfaits pour attiser la haine.
« Si ça se trouve, elle a fait exprès pour venir ici, cette sale renarde ! » Être une renarde était-il devenu un crime ?
« Eh, regarde ses tatouages. C’est sûr, c’est une adapte d’Esus ! » Pas vraiment… Ses tatouages étaient le symbole de sa malédiction.
Pourquoi Adeline n’était-elle pas avec son grand-père ? Tout simplement parce qu’il se fichait d’elle. Il s’agissait de la fille de son fils qu’il avait renié. De plus, il jugeait qu’une vie difficile lui forgerait une personnalité solide. Il pensait qu’avec son éducation difficile, elle deviendrait une personne forte. Mais c’était sans compter sur les autres internes, ainsi que sur sa santé mentale chavirante.
Il était tout à fait normal pour un enfant de noble de battre une roturière adepte d’Esus jusqu’à ce qu’elle en crache du sang. Ce n’était même pas “normal”, c’était un soulagement ! À bat les hérétiques ! Adeline avait attiré les foudres de beaucoup de personnes dans cette maison d’éducation. Naturellement, les autres internes avaient suivi le mouvement. Ce qu’il était jouissif de frapper une pauvre gamine faiblarde et marginale ! La pauvre était devenue le défouloir de tous ces sales gamins. Ils déchaînaient sur elle toute la pression qu’ils accumulaient au quotidien avec l’atroce programme du directeur. Et son grand-père ? Il n’en avait rien à faire. Si elle se faisait tabasser, c’était qu’elle était faible et qu’elle devait s’endurcir. Son désintéressement ne fit qu’encourager les autres enfants à continuer. C’était comme si le directeur leur ouvrait directement la porte !
Cette situation dura une dizaine d’années. Adeline n’avait personne sur qui se reposer, aucun ami. Tous craignaient d’être associés à elle, alors ils se rangeaient de l’autre côté, avec les croyants de la Noble Violence. La petite grandissait dans la peur et le désespoir. Petite et maigre comme un clou, son apparence ne faisait que la rendre encore plus marginale. Souvent, elle songeait à en finir, mais elle se résignait à chaque fois, se disant qu’elle méritait ce qui lui arrivait. Elle était responsable de la mort de ses parents, alors elle devait continuer de subir, c’était sa punition. Et si jamais elle abrégeait sa souffrance, elle se retrouverait à errer dans le monde physique, sans enveloppe charnelle, pour l’éternité. Alors même le simple fait de rester en vie, elle voyait cela comme de l’égoïsme. Et avec son esprit fragilisé, ses pensées ne pouvaient s’éclaircir…
Pendant 10 ans, Adeline se cachait dans le placard à balais pour dormir. Elle sautait le déjeuner et se nourrissait des restes. Elle faisait tout pour éviter les autres, voyant chaque personne comme une possible menace. Sombrant dans la solitude, son esprit se fissurer de plus en plus, jusqu’à s’effondrer continuellement. Personne ne lui venait en aide. Après tout, elle ne demandait rien, alors c’était qu’elle devait se sentir bien, non ? Et elle se régénérait bien de chaque coup qui lui était donné, alors elle ne devait pas être en danger, si ? Elle ne se plaignait jamais, s’enfermant dans un profond mutisme. Selon les règles de la maison, les employés avaient interdiction de la prendre en pitié. Il fallait qu’elle se débrouille seule pour se sortir de cette terrible situation.
Adeline avait désormais 17 ans et elle pensait avoir touché le fond. C’en était trop, elle ne pouvait plus supporter sa vie misérable. Elle n’était qu’une meurtrière, un nuisible de la société, une chose vicieuse qui se servait des autres pour connaître un minimum le bonheur. On lui répétait tellement d’atrocités qu’elle finissait par les croire. Depuis la mort de ses parents, jamais elle n’avait connu une once de bonheur. Elle avait cependant bien un réconfort : la chaînette de sa mère. Il s’agissait de la seule chose qu’elle possédait véritablement. Tout le reste lui avait été prêté par la maison d’éducation…
Lorsqu’elle était seule, la chaînette lui parlait et lui faisait voir de nombreuses choses étranges. Elle voyait des ombres bouger, des insectes apparaître et disparaître. Étrangement, elle ressentait un puissant besoin de rester proche de cet objet, comme s’il était devenu une véritable drogue.
Un après-midi, alors que la renarde se cachait dans un coin de la bibliothèque, comme à son habitude, un groupe de garçons nobles et bourgeois arrivèrent. Il s’agissait de ses principaux bourreaux, ceux qui lui faisaient vivre un véritable enfer et qu’elle essayait d’éviter un maximum. Que faisaient-ils ici ? Apparemment, quelqu’un l’avait vue se cacher et avait décidé de le dire aux autres. Se poser plus de questions ne servait pas à grand-chose, elle allait passer un mauvais moment dans tous les cas…
Adeline avait donc été tabassée, une nouvelle fois, avec une grande violence. Elle ne comprenait pas vraiment ce que les autres y trouvait de si amusant, alors elle avait simplifié une réponse fausse : les dieux devaient être contre elle. En réalité, frustrés de la difficulté de leur éducation, tout le monde la voyait comme un échappatoire et personne ne pensait réellement à ce qu’elle pouvait ressentir. Au fil du temps, lui faire du mal était devenu une norme que tout le monde suivait, un peu comme une mode ou une règle sociale.
Alors que les bourreaux allaient partir, l’un d’eux vit la chaînette et eut une merveilleuse idée. Et s’il la brisait ? À peine sa main eut-elle effleuré l’argent qu’une flamme s’éveilla dans la poitrine de la renarde. Ils pouvaient lui faire subir n’importe quoi, mais pas toucher à la chaînette. Le fait de voir le gamin jouer avec le bijou de sa mère l’énerva fortement. Rapidement, toutes les émotions négatives qu’elle avait accumulées jusque-là refirent surface, frappant dans sa tête à lui en faire exploser le crâne. Des papillons s’écrasèrent contre la fenêtre et des ombres se mirent en mouvement partout autour. Elle délirait. Quand le garçon parvint à faire céder la chaînette, instantanément, la vision d'Adeline se troubla. Elle n'en pouvait plus, elle ne voulait plus rester ici. Les larmes aux yeux, elle se jeta sur le garçon sans réfléchir. Mais cela ne fit qu'aggraver les choses et elle fût de nouveau frappée, sans pouvoir riposter tant elle était faible. Il fallait qu'elle se rende à l'évidence, si elle n'agissait pas, rien n'allait jamais s'arranger.
Terrifiée, Adeline resta tétanisée. Les larmes chaudes, elle resta quelques minutes dans son coin, souffrante. Puis, la porte de la bibliothèque s’ouvrit de nouveau et des hurlements retentirent. La renarde ne pouvait plus rester ici. Dans un sens, elle était responsable de ce qui lui arrivait ici et elle était la seule à pouvoir changer ses conditions de vie. Tout cela était si violent... Si difficile... Serait-ce une malédiction ? Une sanction divine pour avoir provoqué la mort de ses parents ? Cette idée était bien stupide, mais elle ne pouvait s’en défaire. Alors elle décida de fuir. Traversant la bibliothèque, puis les couloirs, descendant les escaliers et empruntant la porte principale, Adeline ne s’arrêta pas et ne se retourna pas. Elle s’en allait, loin, et ne comptait pas revenir.
Cette fuite marqua le début d’une longue errance, errance marquée par la solitude, la pauvreté, la faim et la peur. Ne sachant pas où aller, elle avait suivi les chemins. Elle sortit de Lumérill et traversa de nombreux champs. Affamée, elle mendiait du pain aux marchands qui passaient, sans jamais monter dans leurs chariots. Elle avait bien trop peur de se faire enlever et battre par la suite… Lorsqu’elle avait soif, elle s’arrêtait aux points d’eau et buvait directement dans les flaques. Après de longs jours de marche, elle finit par arriver au Port d’Ambarnest et pu y trouver un certain repos.
Le Port d’Ambarnest était d’une grande générosité envers les personnes démunies. Adeline, petite, maigre, n’ayant rien d’autre que ses vêtements sales et déchirés, avait attendrie les habitants de la ville dès ses premiers pas en son sein. Très rapidement, de la nourriture lui fût donnée, ainsi que de quoi boire. Puis, un aubergiste proposa de la loger gratuitement pour quelques nuits. Il lui expliqua le fonctionnement du port et lui indiqua où elle pourrait trouver du travail.
Depuis ce jour, Adeline effectue de nombreux petits travaux différents. Serveuse, barmaid, vendeuse, messagère… Elle accepte plein de petits boulots mal-payés, mais cela lui suffit amplement pour vivre. Elle ne s’est jamais remise de son passé en Lumérill mais fait comme si de rien n’était et tente de tout effacer. Elle a retrouvé espoir et a choisi de faire de son arrivée au Port d’Ambarnest une nouvelle vie. Sa santé mentale est toujours dans un état déplorable, mais elle s’est stabilisée, lui permettant de garder une certaine lucidité. Il lui arrive cependant toujours de faire quelques crises de panique, mais fort heureusement, depuis sa fuite, son quotidien est bien plus agréable.
Adeline n’a toujours aucune idée de l’histoire de sa famille. Elle ne sait toujours pas pourquoi son père et son grand-père étaient en froid. Était-ce en lien avec la maison d’éducation ? Elle ne sait pas non-plus qui était l’homme blond à l’air parfait. Que voulait-il ? Pourquoi avait-il ciblé sa famille ? Ses parents avaient l’air de le connaître… Et surtout, d’où provenait cette chaînette qu’elle avait récupéré sur le corps de sa mère ? Pourquoi portait-elle un tel objet maudit ? À bien y réfléchir, c’était peut-être ce bijou qui l’avait poussée à rester en vie le plus longtemps possible, à tenir malgré son malheur quotidien… Étrangement, Adeline ne sera jamais recherchée pour le meurtre de ses bourreaux à la maison d’éducation. Son grand-père fût pris pour responsable et exécuté. Bien sûr, ça, elle n’en sait rien. Tant de questions demeuraient sans réponse pour elle… Mais elle avait fini par s’en ficher, elle a laissé son ancienne vie derrière elle.
Physique
Adeline est une petite renarde mesurant environ 1 mètre 55. Toute frêle et mignonne, sa morphologie lui permet une grande souplesse, mais la rend peu robuste… Elle ne doit pas peser plus de 40 kilos. Elle est donc très mince et légère. La majorité de son poids est contenue dans ses jolies cuisses velues qui font tourner les regards des hommes comme de certaines femmes.
Étant une Hayadrim canine, son corps entier est recouvert d’une douce fourrure à la délicieuse odeur de vanille, sur laquelle sont dessinés de jolis tatouages magiques. Ses pattes, relativement petites, sont protégées des dangers du sol par de jolis coussinets roses tachetés bien adorables. Cela marque le début de ses longues jambes fines dont les cuisses ont pourtant une forme arrondie et dodue. Ses hanches, larges, lui donnent un fessier des plus admirables, mais ce dernier se trouve caché derrière une longue queue rousse et touffue, soignée et brossée malgré la difficulté de son entretien. Il semblerait qu’Adeline aime passer du temps à perfectionner son apparence. Son ventre montre une minceur difficilement imaginable, à croire qu’aucun organe n’y loge, et marque la séparation avec la partie supérieure de son corps, toute aussi fine, frêle et douce. On y trouve une faible poitrine, peu avancée mais tout de même présente et parfaitement équilibrée. Ses épaules, fines, semblent demander à être enlacées, titillant l’instinct protecteur de toute personne. Cet effet est amplifié par le regard de la renarde, à la fois craintif et curieux, empli de bienveillance, désespérément à la recherche d’affection. Le visage est marqué d’un joli petit museau, renfermant une dentition blanche et parfaitement agencée. Sur le sommet de sa tête se dressent deux grandes oreilles pointues, épaisses et tapissées de larges poils. Une longue chevelure couvre le tout, rousse, semblable à la queue, tombant sur les épaules et bataillant pour se trouver une place.
Caractère
Adeline est une jeune femme à la personnalité calme. Elle ne parle que peu et rarement, mais sa richesse intérieure est grande. Elle observe constamment le monde avec curiosité, cherchant à comprendre les phénomènes derrière chaque événement, ce qui fait d’elle une personne attentionnée et très empathique.
Il serait possible de dire que cette renarde renferme une personnalité en or. Généreuse, gentille, intéressée et passionnée, elle peut s’intéresser et donner de son amour à n’importe qui, n’importe quoi. Elle est du genre à prendre les enfants voleurs en pitié, à se décaler pour laisser passer les autres et à s’effacer dans le décor. Cela en fait également une bonne poire dont certains aiment profiter… Mais face à une jeune femme si mignonne, qui pourrait vouloir abuser de sa gentillesse sans en avoir le moindre remord ? En plus de cette âme lumineuse, Adeline est travailleuse. Elle a beau être faible physiquement et terriblement réservée, elle se donne toujours à fond pour effectuer les tâches qui lui sont demandées. Mais sa timidité constitue un véritable obstacle dans sa vie quotidienne, sans parler de son flagrant manque de concentration…
Adeline est aussi une jeune femme en manque d’affection. Elle apprécie la proximité de ceux qu’elle aime, les câlins et les caresses. Cependant, son affection devient parfois un peu encombrante, voire maladive… Elle veut être câlinée. Et il arrive même que cette volonté de proximité évolue en un comportement plus libidineux ou luxurieux…
Depuis toute petite, Adeline rêve d’énormément de choses. Bien qu’elle ait perdu espoir, les idées sont toujours présentes au fond d’elle. Elle voudrait avoir des amis, trouver l’amour, fonder une famille, mais aussi explorer le monde pour découvrir toutes ses merveilles.
Ayant suivit de nombreux cours de gymnastique à la grande difficulté, Adeline est parvenue à développer une souplesse très impressionnante.
Le grand-père d'Adeline était obsédé par la puissance. Son éloignement de la famille, la création de la maison d'éducation.
Adeline a peur des papillons, elle les voit comme un mauvais présage.
Nom			: Aiki Karvaiset Reidet
Prénom			: Adeline
Age				: 19 ans
Sexe			: Féminin
Orientation Sex	: Pansexuelle
Race			: Hayadrim (Renarde)
Origine			: Terres des Hommes
Institution		: Lambda
Pseudo			: wingless1868