Les Olhanns

Comme toutes les nuits d'hivers, les enfants, avant d'aller se coucher, se rassemblent autour du feu, attendant avec impatience que le conteur commence son histoire. Ce dernier, installé près du cantou, attend le silence. Lorsqu'enfin seul le craquement des buches se fait entendre, il se redresse, toise l'assemblée et sourit, dévoilant ainsi une rangée de crocs acérés reflétant la lumière chaude du feu. Une telle gueule aussi bien pourvue aurait dû faire peur aux marmots, mais pas celle-là, pas celle du Loup Conteur. Tous le connaissent et tous savent qu'il préfère partager ses aventures avec les enfants, plutôt que de le les manger :

- Connaissez-vous les Olhanns ? Il balaya la pièce du regard et sourit d'avantage face aux yeux écarquillés des enfants. Si on en croit les écris, il est dit que les Furries furent les premières créations de Lorlina, cependant, ce qu'ils ne disent pas, c'est le rôle et l'importance que ses êtres avaient. Déjà, ils ne ressemblaient absolument pas ce que nous somme devenu aujourd'hui. Ils ne parlaient pas non plus notre langue mais celle des dieux et étaient pour la plupart capable de voler. Ils étaient les Olhanns le premier peuple.

Le conteur agite lentement les mains. Derrière lui le feu du cantou se met à faire de même et une braise s'envole lentement pour venir s'arrêter devant lui. Puis elle se façonne au rythme des mains du loup, grandissant toujours plus. Elle prend alors la forme d'un humanoïde, grand, nerveux, sur sa tête se dessine de grande oreille semblable à celle d'un renard ou d'une chauve-souris, Puis des plumes poussent sur ce qui semble être un couvre-chef fait d'os ou y ressemblant.

Vint alors sa gueule, allongée, reptilienne mais pas que, un quelque chose de plus canin peut être. Comme attachées à ses bras, de grandes ailes a première vue fragiles, des griffes solide, faite pour agripper.

Le conteur termine sa sculpture par les jambes et la queue de sa créature. Des jambes puissantes permettant de s'élancer et une queue longue avec un petit plumeau au bout.

Terminé, la bête se place à quatre patte, observe autour d'elle, pousse un petit hurlement muet et s'élance d'un bon. Surpris les enfants pousse un cri de stupeur, mais la bête ne fait que les survoler et le conteur continue son historie.

- Tout comme leur créatrices, ces étonnantes créatures préfère vivre dans les hauteurs, résistant au froid, capable de s'agripper presque partout, ils étaient faits pour cela. Cependant, très vite ils abandonnèrent les grottes humides et se mirent à construire d’impressionnantes villes suspendues aux flancs des montagnes et plus particulièrement autour du lieu de vie de leur déesse, la montagne des dieux.

Le conteur remue à nouveau sa main et la petite créature se métamorphose alors. Grossissant, elle prend la forme de bâtiment, puis de rue et enfin d'une ville. Les enfants s'extasies face la création du conteur.

- On dit que les Olhanns, désireux de mieux comprendre les desseins de leur mère, se vouèrent à l'apprentissage et à la connaissance. Tout, pour eux, était important mais par-dessus tout, ils appréciaient la magie. A leur âge d'or, il avait même inventé leur propre magie. Magie qui, d'après les historiens, aurait été corrompu par Esus lui-même mais rien ne le prouve réellement. Les gravure relatant ces faits reste imprécises.

La mine grave, le conteur transforme à nouveau sa sculpture, lui donnant cette fois-ci une forme de stèle, dont les runes gravées dessus était en Olhien.

- Nul ne sait ce qui causa la perte de Olhanns, ont-ils fait preuve de trop de suffisance ? Ont-ils défié les dieux ? Ou alors est-ce simplement leur évolution qui les mena vers d'autres routes ? Quand Lorlina notre mère et ses enfants fit naitre les elfes, les hommes et les nains, les Olhanns se sont peut -être mêlé à eux pour les aider ? Les guider ? Ce que nous savons en revanche, est que Nûmen est le dernier vestige de leur glorieux passé. A cœur de cette merveilleuse cité sous-marine, leurs gravures sont étudiées, décryptées. Chaque jour nous en apprenons de plus en plus sur nos ancêtres, et chaque jour, de nouvelles questions se posent.

Doucement, la flamme vivante du conteur s'amenuisa et disparue. Tous fixaient le furry dans un silence troublait que par le crépitement du cantou. Tous attendaient la suite. Le loup Soupire, puis sourit

- Puissiez-vous rêver des Olhanns cette nuit, et un court instant, leur redonner vie !